Le Baiser de Lamourette
L'évêque constitutionnel Antoine-Adrien Lamourette propose à l'Assemblée nationale qu'on en finisse avec tous les différents entre les partis et déclare : "A quoi se réduisent les défiances ? Une partie de l'Assemblée attribue à l'autre le dessein sédicieux de vouloir détruire la monarche. Les autres attribuent à leur collègues le dessein de vouloir détruire l'égalité constitutionnelle, et établir le gouvernement aristocratique connu sous le nom des deux chambres. Eh bien ! Foudroyons, Messieurs, par une éxécution commune et un irrévocable serment, foudroyons et la République et les deux chambres ! Jurons de n'avoir qu'un seul esprit, qu'un seul sentiment : jurons de nous confondre en une seule et même masse d'hommes libres. Le moment où l'étranger verra ce que nous voulons, nous le voulons tous, sera le moment où la liberté triomphera et où la France sera sauvée."
Tous les députés se tombent alors dans les bras des uns et des autres. Condorcet embrasse son ennemi Pastoret. Louis XVI, dit-on, est attendri jusqu'aux larmes. Dans son Histoire de la Révolution française, Théodore-Henri Barreau écrit cependant : "Dès le lendemain, chaque Député reprend sur les bancs son ancienne place : les inimitiés éclatent avec un redoublement de violence ; le baiser Lamourette, loin d'anéantir les haines, n'avait fait que les envenimer."
Tous les députés se tombent alors dans les bras des uns et des autres. Condorcet embrasse son ennemi Pastoret. Louis XVI, dit-on, est attendri jusqu'aux larmes. Dans son Histoire de la Révolution française, Théodore-Henri Barreau écrit cependant : "Dès le lendemain, chaque Député reprend sur les bancs son ancienne place : les inimitiés éclatent avec un redoublement de violence ; le baiser Lamourette, loin d'anéantir les haines, n'avait fait que les envenimer."