Debout, les morts !

Publié le par muriel



Pericard[1]

Le 8 avril 1915, au Sud de Saint Michel, ont lieu de terrribles affrontements entre Français et Allemands. D'une tranchée du Bois-Brîlé s'élève soudain la voix de l'adjidant Jacques Péricard : "Debout les morts !" Les hommes du 94ème régiment d'infanterie qu'il commande sont si épuisés que c'est le seul moyen pour lui de les exhorter à reprendre l'assaut du fortin de Beauséjour, qu'ils ont mission de reprendre. Journaliste et écrivain, c'est dans un livre paru en 1918, auquel il donne tout simplement le titre de Debout, les morts ! que Péricard affirme avoir lancé ce cri : "La colère me saisit. De mes gestes, de mes paroles exactes, je n'ai plus souvenance. Je sais seulement que j'ai crié à peu près ceci : "Oh! là, debout les morts ! Qu'est ce que vous foutez par terre ? Levez-vous et allons foutre ces cons-là dehors !"

Debout les morts ! ... Coup de folie ? Non. Car les morts me répondirent. Ils me dirent : "Nous te suivons." Et se levant à mon appel, leurs âmes se mélèrent à mon âme et en firent une masse de feu, un large fleuve de métal en fusion. Rien ne pouvait plus m'étonner, m'arrêter. J'avais la foie qui soulève les montagnes. Ma vois eraillée et usée m'était revenue, claire et forte.

Maurice Barrès a écrit la préface du livre. Elle débute par ces mots : "Aujourd'hui, dans le monde entier, chacun connaît cet épisode que d'inombrables articles, des gravures, des poésies, ont popularisé. Vous vous rappelez ? Les Allemands ont envahis une tranchée et brisé toute résistance ; nos soldats gisent à terre; mais soudain de cet amas à portée de sa main un sac de grenades, s'écrie : "Debout, les morts ! ... Un élans balaye l'envahisseur. La mort  sublime avait fait une résurrection."

Ces mots sont restés si célèbres qu'ils sont depuis la devise du 3ème régimant d'infanterie de Marine Française.
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A
<br /> La Belle Affaire pour Maurice Barrès : "Debout les morts !"<br /> . L’apport de Péricard, matière brute, est ce récit publié dans les journaux en avril 1915 :<br /> <br /> « Une vingtaine de soldats français étaient en train d’aménager une tranchée conquise. Au barrage de sacs qui fermait son extrémité, deux guetteurs faisaient bonne garde et les soldats pouvaient<br /> travailler en toute tranquillité. Soudain, parti d’un boyau que dissimule un replu de terrain, une avalanche de bombes se précipite sur leurs têtes et avant qu’ils puissent se ressaisir, dix sont<br /> couchés à terre, morts ou blessés ; les autres s’enfuient sous cette pluie de fer. Alors les Allemands arrivent ; ils sautent par-dessus le barrage de sacs et envahissent la tranchée. Ils sont une<br /> trentaine. Ils n’ont pas de fusils, mais ils portent devant eux une sorte de panier d’osier rempli de bombes destinées à jeter l’épouvante et la mort.<br /> (scène décrite par de nombreux soldats français lors de l’attaque allemande sur les crêtes de la Haute chevauchée en Argonne le 13 juillet 1915). Ils franchissent le parapet avec des cris de<br /> triomphe. Ils vont être maîtres de ce fossé, quand un poilu, étendu, une blessure au front, une blessure au menton, et dont tout le visage est un ruissellement de sang, se met sur son séant,<br /> empoigne un sac de grenades placé près de lui et s’écrie : « Debout les morts !» Il s’agenouille et puisant dans le sac il lance d’une main sûre ses grenades sur le tas d’assaillants. A son appel<br /> trois autres blessés se sont redressés. Deux qui ont la jambe brisée prennent un fusil, et commence un feu rapide dont chaque coup porte. Le troisième dont le bras gauche pend, inerte, arrache de<br /> sa main droite une baïonnette. Du groupe ennemi, la moitié environ est abattue, l’autre moitié s’est retirée en désordre. Il ne reste plus, adossé au barrage et protégé par un bouclier de fer,<br /> qu’un sous-officier énorme, suant, congestionné de rage qui, fort bravement, se défend à coups de revolver.<br /> L’homme qui le premier a organisé la défense, le héros du « Debout, les morts ! » reçoit un coup en pleine mâchoire. Il s’abat … Tout à coup celui qui tient la baïonnette, et qui depuis quelques<br /> instants rampait de cadavre en cadavre, se dresse à quatre pas du barrage, essuie deux balles qui ne l’atteignent pas et plonge son arme dans la gorge de l’Allemand. La position est sauvée. Le mot<br /> sublime avait ressuscité les morts. »<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Dans les casernes, "Debout les morts" était le cri du chef de chambrée lors du réveil.<br /> Selon Jean-Norton Cru il continua à être poussé dans les cantonnements de la troupe pendant la guerre 14-18.<br /> La véritacle anecdote de Péricard est paru dans les journaux en avril 1915. Elle n'a absolument rien à voir avec la version "mystifiée" par Mauric Barrès dans le livre paru en juin 1918 chez Payot<br /> qui porte ce titre et qui l'a rendue célèbre.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> La mort spirituelle...est une chose atroce...oui réveillez vous...vous tous qui êtes dans cette lattente...ooo puissiez vous connaitre le réveil par la révélation de notre Seigneur...bonne journée<br /> Muriel<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Brrrr! 2 jours sans chauffage!Par bonheur ma soeur habite à côté! Surton article "debout les morts", j'ai envi de retranscrir quelques vers du poête Brassens:<br /> Mourir pour des idées, l'idée est excellente<br /> moi j'ai failli l'avoir de ne l'avoir pas eu<br /> car tous ceux qui lavaient,multitude accablante<br /> en hurlant à la mort me sont tombés dessus<br /> mourrons pour des idées d'accord, mais de mort lente<br /> Jugeant qu'il n'y a pas péril en la demeure<br /> Allons dans l'autre monde en flanant en chemin<br /> Car en forçant l'allure il arrive qu'on meure<br /> pour des idées n'ayant plus cours le lendemain<br /> mourrons pour des idées d'accord, mais de mort<br /> lente.<br /> Avec mes plus efficaces bises magiques.<br /> <br /> <br />
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G
<br /> Souvenir..;; bonne journée Muriel amitiés Yves<br /> <br /> <br />
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