Grégoire de Tours achève son Histoire des Francs
Grégoire de Tours entre dans les ordres vers 570 avant d'être élevé dans la cour du roi Sigisbert d'Austrasie puis à l'évéché de Tours, où il entame sa carrière d'écrivain ecclésiastique, contrariée à ses débuts par ses heurts avec Frédégonde et Chilpéric. On lui doit plusieurs traités, notamment sur les miracles de Saint Martin de Tours, sur la gloire des martyrs ou sur la gloire des confesseurs. Mais son chef-d'oeuvre est Histoire des Francs, divisé en 10 livres, récit des origines du Christianisme en Gaule et des rapports souvent difficiles entre Gallo-Romains et Francs, monument aussi précieux pour l'histoire de l'ancienne Gaulle que l'ouvrage d'Hérodote pour la Grèce.
L'historien Augustin Thierry écrit : "Par une coincidence fortuite, mais singulièrement heureuse, cette période, si complexe et de couleur si mélangée, est celle-là même dont les documents originaus offrent le plus de détails caractéristiques. Elle a rencontré un historien merveilleusement approprié à sa nature dans un contemporain, témoin intelligent et témoin attristé de cette confusion d'hommes et de choses, de ces crimes et de ces catastrophes au milieu desquelles se poursuit la chute irrésistible de la vieille civisilation. Il faut descendre jusqu'au siècle de Froissart pour trouver un narrateur qui égale Grégoire de Tours dans l'art de mettre en scène les personnages et de peindre par le dialogue. Tout ce que la conquête de la Gaule avait mis en regard ou en opposition sur le même sol, les races, les classes, les conditions diverses, figure pêle-mêle dans ses récits, quelque fois plaisants, souvent tragiques, toujours vrais et animés."
Grégoire de Tours achève Histoire des Francs en 591. Il meurt quelques années plus tard, vers 594.