Le premier vacciné contre la rage
Le matin du 4 juille, à Meissengoot, en Alsace, alors qu'il allait chercher de la levure pour son père boulanger, un jeune garçon âgé de neuf ans, Joseph Meister, est mordu par un chien enragé.
Sur les recommandations du propriétaire du chien, Théodore Vonné, la mère de l'enfant décide de lui faire consulter le savant Louis Pasteur, qui, à Paris, est sur le point de finaliser un vaccin contre la rage : "Parmi les personnes qui écoutèrent M. Vonné se trouvaient des Messieurs qui se souvenaient avoir lu dans un journal qu'il y avait à Paris, un chimiste nommé Pasteur, qui faisait des expériences sur la rage avec des animaux et que celles-ci donnaient de bons résultats."
Vonné enmène Joseph dans la caitale. Le lenddemain, ils sont au laboratoire de Pasteur, situé rue d'Ulm : "Mr (sic) Pasteur avait à cette époque beaucoup d'ennemis, surtout dans le monde médical, et nous êumes beauccoup de peine à la trouver. Dans les hôpitaux où nous nous adressions, on voulait me garder, disant que je serais aussi bien soigné la que chez Mr (sic) Pasteur."
Le chercheur n'a alors expérimenté sa découverte que sur des chiens et hésite à vacciner le petit Joseph. Deux de ses confrères, le docteur Alain Vulpian, de l'Académie des Sciences, membre de la Commission Ministérielle de la rage, et Jacques-Joseph Grancher, pédiatre de renom, l'encouragent à inoculer Joseph, considéré comme perdu. Le soir même, Pasteur vaccine l'enfant. Au bout de 10 jours de traitement, il lui inocule le virus le plus violent et il est sauvé. C'est le début d'une série de 350 inoculations effectuées dès l'année suivante.
Ce succès qui lui vaut une reconnaissance mondiale, permet à Pasteur d'obtenir des fonds nécessaires à la construction de l'Institut qui porte son nom. Au lendemain de sa mort, survenue le 28 septembre 1895, on lui organise des funérailles nationales.