Apollinaire a-t-il volé la Joconde
Alors qu'il est en pleine gloire surgit dans la vie de Guillaume Apollinaire un vieux démon : l'affaire des statuettes, qui a pris naissance en 1904. Cette année là, Guillaume a fait connaissance d'un mythomane louche et vantard du nom de Géry Pieret, qui, quelques temps plus tard se targue auprès de lui d'avoir volé deux statuettes phéniciennes au musée du Louvre. Pour lui en donner la preuve, il vient les lui offrir. Guillaume reste sceptique, mais préfère se séparer de cet individu qui semble prêt à tout. Il commet cependant la faute de conserver chez lui les statuettes.
Sept ans plus tard, le 22 aout 1911, a lieu le vol de la Joconde, toujours au Louvre. Les conservateurs du musée constatent par la même occasion la disparition des 300 tableaux et objets. Une vaste enquête policière se met en place. Guillaume prend soudain peur. Et si les statuettes phéniciennes qu'il possède encore provenaient réellement du Louvre ? A la même époque, Géry Pieret fait son apparition rue Gros, au domicile de Guillaume. En sept ans, il a perdu son emploi et la maison où il demeurait, en Belgique. Il se trouve à Paris depuis quelques jours et demande l'hopitalité au poète. Ce dernier fait le rapprochement entre la réapparition de Pierret et le vol au musée du Louvre
Il renvoie Pieret sous les ponts où il dort et décide de tout avouer à la police par la voie du Paris-Journal : sa rencontre avec Pieret en 1904 et le don singulier des statuettes, dont il est certain, à présent, précise-t-il, qu'elles proviennent du Louvre.. Aussi accusé non seulement de recel mais encore du vol de la Joconde, est-il arrêté le 7 septembre 1911 et incarcéré à la prison de la santé. Déplacé quelques jours plus tard étranger au vol du célèbre tableau, il n'en reste pas moins inquiété pour celui des statuettes. Jusqu'en janvier 1912, où il est mis définitivement hors de cause.